L’EPA Paris-Saclay signe une convention avec le CNRS visant à récupérer la chaleur fatale du supercalculateur Jean Zay pour alimenter les bâtiments du Campus urbain

Communiqué de presse

L’EPA Paris-Saclay a signé, le 16 février 2021, une convention avec le CNRS visant à récupérer la chaleur fatale produite par le supercalculateur Jean Zay, installé à Orsay, à l’Institut du développement et des ressources en informatique scientifique (IDRIS) du CNRS, qui alimentera le réseau d’échange de chaleur et de froid du Campus urbain Paris-Saclay.

Philippe van de Maele, directeur général de l’EPA Paris-Saclay, et Alain Schuhl, directeur général délégué à la science du CNRS signent la convention CNRS/EPA Paris-Saclay visant à récupérer la chaleur fatale du supercalculateur Jean Zay. Photo CNRS IdF Gif-sur-Yvette

Le réseau de chaleur et de froid du Campus urbain de Paris-Saclay, 1er réseau énergétique de 5ème génération en France

L’ambition de l’EPA Paris-Saclay (www.epaps.fr) est de faire de Paris-Saclay un territoire d’excellence environnementale, à la fois innovant et sobre en matière énergétique, qui valorise des énergies locales et renouvelables, piloté intelligemment et à grande échelle.

Inauguré en 2019, le réseau d’échange de chaleur et de froid de Paris-Saclay, qui intègre géothermie et énergie de récupération, est une infrastructure essentielle qui rend possibles les échanges d’énergies (chaud et froid) entre les différents projets immobiliers du Campus urbain, contribuant à une baisse du coût de l’énergie finale. Elle permet de produire une chaleur à plus de 60% renouvelable et ainsi de diviser par quatre les émissions de CO2.

 

Valorisation de la chaleur fatale du supercalculateur le plus puissant de France

L’architecture du réseau de Paris-Saclay, qui s’articule notamment autour d’une boucle tempérée (à une température d’environ 30°C) ouvre la possibilité de valoriser des gisements de chaleur fatale (par exemple issue de process nécessitant une évacuation de chaleur continue) jusqu’ici inexploités.

Engagé également dans une démarche environnementale, le CNRS souhaite valoriser la chaleur dégagée par Jean Zay. En effet, ce supercalculateur de nouvelle génération le plus puissant de France, installé en 2019-2020, bénéficie des avancées de technologie qui permettent aujourd’hui à ces matériels de pointe de refroidir leurs composants électroniques avec de l’eau tiède (environ 30°C), et non plus avec de l’eau froide. Ceci permet d’augmenter très sensiblement la performance énergétique globale du supercalculateur.

L’Institut du Développement et des Ressources en Informatique Scientifique (IDRIS) héberge le supercalculateur Jean Zay, depuis 2019 :

Le supercalculateur Jean Zay sert l’ensemble de la communauté scientifique française, dans toutes ses disciplines, pour ses besoins en calcul de haute performance, traitement de grands volumes de données scientifiques et intelligence artificielle. Exemples :

L'équipe de l'IDRIS a été récompensée par le cristal collectif du CNRS en 2020 :

Supercalculateur Jean Zay © Cyril Fresillon/IDRIS/CNRS Photothèque

La boucle tempérée du réseau de Paris-Saclay va ainsi être prolongée jusqu’à une sous-station d’échange dédiée (SSTE) créée sur le site de l’IDRIS. Dans la SSTE, un échangeur permettra de récupérer les calories du circuit de refroidissement du supercalculateur (circuit spécialement conçu à cette fin) par la boucle tempérée du réseau de Paris-Saclay. Lorsque la demande de chaleur du réseau de Paris-Saclay est insuffisante pour récupérer l’ensemble de la chaleur du supercalculateur, des refroidisseurs adiabatiques performants, situés sur le site de l’IDRIS, prennent le relais.

Schéma de fonctionnement du réseau de chaleur et de froid de Paris-Saclay EPAPS

Le potentiel d’énergie récupérée par ce projet est estimé à près de 4000 MWh/an de chaleur de récupération, l’équivalent de la consommation en chaleur de plus de de plus de 1 000 logements neufs.

Le réseau de chaleur et de froid de Paris-Saclay, la plus grande boucle tempérée de France

  • 1ère infrastructure d’échange de chaleur et de froid d’envergure urbaine en France
  • 25 km de réseau cheminant sous les voies publiques
  • 2 146 millions de m² de surfaces raccordées représentant 50 MW de puissances de chaud et froid cumulées
  • 2 doublets de géothermie sur la nappe de l’Albien (un doublet est un ensemble de deux forages associés, l’un d’extraction, l’autre de réinjection)
  • Plus de 60% d’énergie renouvelable et de récupération à terme soit 4 fois moins de CO² qu’une chaudière gaz performante
  • Le seul démonstrateur en France, et l’un des 5 européens, de réseau de chaleur et de froid de 5ème génération, dans le cadre du projet européen D2Grids.

 

Contact presse :

Simon Jumel, CNRS Délégation Ile-de-France Gif-sur-Yvette