BEAMS, la startup qui développe un nouvel outil pour améliorer les ablations exhaustives de tumeurs

Créée au Laboratoire de Physique des 2 Infinis Irène Joliot-Curie à Orsay et accompagnée par le CNRS, la start-up BEAMS développe un outil qui perfectionnera les opérations d’ablation de tumeurs. Cette technologie permettra de détecter/localiser précisément et en temps réel les résidus tumoraux à extraire, facilitant grandement l’opération pour les chirurgiens.

L’ablation en totalité de tumeurs est une opération complexe, qui implique de retirer la partie tumorale d’un organe, avec le risque de laisser des résidus tumoraux responsables de récidives locales précoces. En effet, à l’heure actuelle, seule une image diagnostique réalisée en amont de l’ablation permet de repérer la tumeur, et donc la zone à retirer. Aucun suivi précis et en temps réel n’est possible pendant l’opération, et l’extraction correcte d’une tumeur dépend donc principalement du jugement du chirurgien, parfois aidé par des données d’imageries peropératoires difficiles à acquérir.

« Cette absence de suivi en temps réel est un véritable problème rencontré dans le milieu hospitalier, souligne l’équipe de la start-up BEAMS. Lorsque le chirurgien n’est pas en mesure de retirer l’intégralité de la tumeur, la récidive locale est fréquente. La chirurgie cérébrale est particulièrement touchée par ce problème, car il est impératif d’extraire aussi complètement que possible la tumeur, tout en respectant le tissu cérébral sain. Nous avons créé BEAMS pour répondre à ce besoin. »

La start-up BEAMS, fondée en 2021, actuellement hébergée au sein du pôle « Physique Santé » d’IJCLab1 , s’appuie sur l’expertise des scientifiques en imagerie radio-isotopique pour des applications en cancérologie et neurobiologie. Elle a bénéficié d’un accompagnement sur mesure d’un an de la part de CNRS Innovation - via le programme RISE – et d’une inclusion dans le réseau d’experts et de partenaires de CNRS Innovation pour structurer et développer le projet.

Ses quatre membres, Laurent Ménard, enseignant-chercheur Université Paris-cité à l’IJCLab, Stéphane Palfi, neuro-chirurgien à l’Hôpital Henri Mondor (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), Virginie Simon, présidente de BEAMS et docteur en nanotechnologies, et Estelle Villedieu de Torcy, directrice générale de la start-up et ingénieure de formation, développent aujourd’hui un outil permettant de repérer la zone tumorale, et ce pendant l’opération.

Afin de s’insérer dans les pratiques actuelles de la chirurgie, l’outil développé est une version augmentée d’un dispositif actuellement existant, un aspirateur utilisé pour enlever sang et cellules de la zone opérée. « Notre objectif est de répondre au plus près aux besoins des chirurgiens, sans altérer leurs pratiques, en améliorant un outil qu’ils utilisent déjà quotidiennement », précisent ses fondateurs. La start-up adjoint à cet outil un détecteur de radiotraceurs précis, permettant ainsi, en injectant ce traceur sans risque avant l’opération, la détection précise et en temps réel de la zone à extraire. L’outil est un imageur, qui permettra de guider le chirurgien vers la tumeur et les résidus tumoraux, et lui donnera également des informations par voie auditive pour l’assister sans qu’il n’ait à lever les yeux de la table d’opération.

L’IJCLab a eu l’occasion de tester ses prototypes et de les affiner avant de transférer la technologie à BEAMS. La prochaine étape pour la start-up est le passage à l’échelle industrielle de leur outil et la réalisation des essais cliniques, avec une commercialisation prévue au plus tard pour 2027.

  • 1IJCLAB (CNRS/Université Paris-Saclay/Université Paris-Cité) - Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3)