Interview de Geneviève Robin

Portrait

Interview de Geneviève Robin, recrutée au CNRS en 2020, affectée au laboratoire de mathématiques et modélisation d’Évry - LaMME (CNRS/Université d'Evry-Université Paris-Saclay).

Quel est ton domaine de recherche ?

Ma recherche concerne l’apprentissage statistique en grande dimension, ainsi que son application à l’analyse de données issues de l’écologie et de la médecine. J’étudie de nouvelles méthodes statistiques d’estimation, adaptées aux données modernes, qui sont de grande dimension, souvent hétérogènes et incomplètes. Une partie de ma recherche concerne également certains algorithmes d’échantillonnages utilisés en statistique Bayésienne. Enfin, je travaille sur l’application de ces méthodes à la surveillance de la biodiversité en collaboration avec des écologues, et à l’analyse de données médicales observationnelles, en collaboration avec des médecins.

 

Qu'as-tu fait avant d'entrer au CNRS ?

Avant d’entrer au CNRS, j’ai effectué un doctorat au Centre de Mathématiques Appliquées (CMAP) de l’École Polytechnique, et un an de post-doctorat à l’École des Ponts, au Centre d’Enseignement et de Recherche en Mathématiques et Calcul Scientifique (CERMICS).

 

Pourrais-tu nous parler de mathématiciens ou de mathématiciennes qui t’ont marquée, influencée, ou que tu admires tout particulièrement (personnages historiques ou contemporains) ?

Les mathématiciens et mathématiciennes qui m’ont le plus marquée sont mes enseignants, professeurs et professeures de maths. Et tout d’abord, mon professeur de maths de 5e au collège Montaigne, Monsieur Sablé qui, en m’apprenant à compter en base 4 à l’aide des mathématiques Shadoks, m’a fait entrevoir l’abstraction mathématique et m’a donné envie de m’y engouffrer. J’ai bien sûr été aussi très influencée par Julie Josse et Éric Moulines, qui ont dirigé ma thèse, et ont confirmé mon intérêt pour les statistiques mathématiques mais aussi pour leur application à des problèmes passionnants en sciences de la vie.

 

Qu'est-ce qui t’a amenée à faire des mathématiques ?

J’ai été poussée vers les mathématiques (appliquées) par deux motivations plus ou moins orthogonales. D’abord, un goût depuis mon enfance pour les mathématiques abstraites, que j’ai toujours trouvées belles. Ensuite, la volonté de travailler sur des sujets de société qui me tiennent à cœur, comme la santé et l’environnement. Le métier de chercheuse en mathématiques appliquées me permet de combiner parfaitement ces deux aspects.

 

Qu’attends-tu du métier de mathématicienne ?

En choisissant le métier de mathématicienne, j’espère avoir la possibilité de travailler sur les sujets de recherche de mon choix, qu’ils soient théoriques ou appliqués, de collaborer avec d’autres chercheurs et chercheuses issus de différents domaines, d’encadrer des étudiants sur leurs projets de recherche pour transmettre mes connaissances et ma passion, et d’avoir une petite influence sur les domaines d’application qui m’intéressent particulièrement, à savoir la santé et la surveillance de la biodiversité.

 

Pourquoi le CNRS ?

Le CNRS est pour moi un environnement prestigieux et privilégié pour faire de la recherche dans une grande liberté, avec de nombreuses opportunités de financement de projets. Je trouve aussi très stimulant de faire partie d’un organisme qui rassemble des thématiques de recherche aussi variées, et par où sont passés beaucoup de scientifiques qui ont grandement influencé la recherche internationale. De plus, j’apprécie particulièrement l’accueil réservé aux jeunes chercheurs et chercheuses à l’INSMI.

Contact

Geneviève Robin, chargée de recherche CNRS au LaMME