Lancement de la phase préparatoire du projet Einstein Telescope (ET-PP)

Univers

L’ambition européenne de se doter d’un observatoire d’ondes gravitationnelles de 3ème génération se concrétise un peu plus. Le projet Einstein Telescope, futur multi interféromètre en triangle de 10km de côté, après avoir rejoint la feuille de route des grandes infrastructures de recherche européenne (ESFRI) en 2021, vient de franchir un nouveau cap en décrochant le financement de sa phase préparatoire. Les laboratoires de l’IN2P3 y joueront un rôle majeur, dont le Laboratoire de physique des 2 infinis - Irène Joliot-Curie (IJCLab - CNRS/Université Paris-Saclay) à Orsay.

Einstein Telescope (ET) sera l'observatoire européen de troisième génération (3G) pour la détection des ondes gravitationnelles (OG). Conçu pour observer l'Univers depuis la Terre avec des détecteurs interférométriques, ET a pour objectif de repousser les limites de détection des OG afin d’observer les événements les plus lointains de l’Univers, étudier son évolution depuis le Big-Bang, et fournir des observations cruciales pour la cosmologie. ET aura un impact sur nos connaissances fondamentales en physique et sur notre compréhension des interactions fondamentales régissant l'évolution des trous noirs et des étoiles à neutrons.

Einstein Telescope placera l'Europe1 à l'avant-garde de la physique des OG en étant le premier et le plus avancé des observatoires 3G avec un démarrage prévu en 2035. L'Europe jouera ainsi un rôle pionnier dans la nouvelle astronomie multi-messagers en combinant les informations fournies par ET avec les observations dans les domaines optiques (IR, UV, gamma), des rayons cosmiques et des neutrinos.

  • 1Les laboratoires impliqués dans ET-PP sont situés dans 11 pays européens : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Suisse.
Vue d’artiste du futur Einstein Telescope (par Marco Kraan, Nikhef). Deux sites sont en cours d'évaluation pour le futur emplacement d'ET: l’un aux frontières de la Belgique, de l'Allemagne et des Pays-Bas et l’autre en Sardaigne, Italie.

Quatre années pour préparer l’approbation définitive

Suite à l’inscription d’ET sur la feuille de route des infrastructures de recherche européennes (ESFRI) fin 2021, la phase préparatoire d’ET, "Einstein Telescope Preparatory Phase" (ET-PP), franchit une nouvelle étape décisive grâce au soutien obtenu dans le cadre de l’appel d’Horizon-Europe2 . ET-PP abordera durant quatre ans, de 2022 à 2026, un certain nombre de conditions préalables et fondamentales pour l'approbation, la construction et l'exploitation de cet instrument.

Ces conditions concernent l'élargissement du consortium, son cadre juridique, les régimes de gouvernance et les réglementations financières pour la construction et l’exploitation d’ET ; la conception technique détaillée de l'observatoire ; la sélection du site ; l’estimation des coûts de l'infrastructure et de ses impacts socio-économiques et environnementaux ; les programmes de transfert de technologie, d'approvisionnement et d'implication de l'industrie dans sa conception et sa construction et, enfin, le lien requis avec les communautés scientifiques concernées, ainsi que les services aux utilisateurs et le modèle d'accès aux données.


Les laboratoires français sont fortement impliqués dans ce travail préparatoire3 et assurent des responsabilités importantes de coordination notamment pour la définition et la mise en place d’un bureau de projet et du département d’ingénierie, ainsi que pour la stratégie de développement durable de cette infrastructure. L’implication française dans Einstein Telescope est coordonnée par Matteo Barsuglia, responsable France du projet Virgo, et le montage de la participation française à ce projet européen ET-PP est piloté par Patrice Verdier.

  • 2HORIZON-INFRA-2021-DEV-02.
  • 3Laboratoires français impliqués dans ET-PP : APC, ARTEMIS, CC-IN2P3, IJCLab, IP2I, IPHC, LAPP, LKB, LPCC.

Retrouver l'actualité sur le site de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS (IN2P3)