Programme de prématuration du CNRS : trois projets issus de Paris-Saclay financés

Innovation

En 2021, le programme de prématuration du CNRS a financé 62 projets de recherche porteurs d’innovations prometteuses, dont trois trouvent leur origine dans des laboratoires du CNRS à Paris-Saclay.

Le lien étroit que le CNRS tisse entre ses missions de recherche et de valorisation en fait un acteur clé de l’innovation. C‘est dans ce cadre qu’un dispositif de prématuration a été mis en place dès 2014 dans le but de détecter et de soutenir les projets de recherche porteurs des innovations les plus prometteuses.

La prématuration est la première étape du processus de transfert d'une technologie vers le marché. En partant de l'observation du principe de base d’une idée innovante, l’objectif est de développer le concept de la technologie ou de son application, et d'en fournir la démonstration expérimentale. Les travaux de la prématuration permettent ainsi de valider une preuve de concept, d'optimiser une technologie pour une application ciblée, d'établir ou de renforcer la stratégie de propriété intellectuelle.

En 2021, le CNRS a ainsi financé et accompagné 62 projets innovants, représentant un investissement de plus de 8 millions d’euros. Le budget alloué à ce programme a quadruplé sur les cinq dernières années, témoignant de l’intérêt croissant du CNRS pour la valorisation des projets de recherche.

« En 2021, le budget alloué au programme de prématuration est en forte progression et a permis de faire progresser une soixantaine de projets innovants en maturité technologique. En parallèle de ce financement, ces projets ont pu bénéficier d’un accompagnement sur leur stratégie de valorisation et de propriété intellectuelle par les équipes de CNRS Innovation », indique Miranda Delmotte, directrice Pôle projets à CNRS Innovation.

Parmi les 62 projets sélectionnés en 2021, trois ont leur laboratoire d’origine situé sur le territoire de Paris-Saclay.

CodeNano-LCR

Le projet CodeNano-LCR (Biopuce nanofluidique à code-barres pour l’analyse du liquide céphalorachidien) est menée par Antoine Pallandre, professeur de l’Université-Paris Saclay, et Anne-Marie Haghiri, chercheuse CNRS au Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N – CNRS/Université Paris-Saclay). Le laboratoire d’origine de ce projet est l’Institut de chimie physique (ICP – CNRS/Université Paris-Saclay) à Orsay.

En analyse biomédicale, les méthodes de références actuelles de dosage de certains biomarqueurs (BM) par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC/MS) sont longues, fastidieuses et couteuses. Le rendu des résultats par un personnel spécialisé dure en moyenne plus d’une semaine.

Ce projet vise à développer une maquette en laboratoire pour un automate d’analyse sur puce micro-nanofluidique de molécules présentes à l’état de traces dans le liquide céphalorachidien grâce à une électro-préconcentration et une observation en fluorescence UV. Grâce à une méthode d’électro-préconcentration et des canaux nanofluidiques, des motifs en fluorescence apparaissent sous forme de code-barres, spécifiques selon les molécules, et aux intensités proportionnelles à leurs concentrations.

Cette cartographie spatio-temporelle permettra un diagnostic rapide et sans préparation de l’échantillon. Grâce à une automatisation complète, la technique ne nécessitera pas d’intervention d’un personnel spécialisé. L’objectif premier est le diagnostic de maladies rares mais la méthode sera applicable à beaucoup d’autres domaines.

Entente

Le projet Entente est porté par Rémy Braive, professeur à l’Université Paris Cité, avec pour laboratoire d’origine le Centre de nanosciences et de nanotechnologie (C2N – CNRS/Université Paris-Saclay) à Palaiseau.

Le développement d'horloges et d'oscillateurs répondant aux besoins des industriels tels que les opérateurs du secteur des télécommunications (communication mobile 5G), du secteur bancaire (bourse, etc.), de l'hébergement de bases de données et de la géolocalisation, devient plus que nécessaire. Actuellement, plusieurs technologies matures sont déjà en place mais aucune d'entre elles ne répond à la génération de fréquences directement dans le domaine gigahertz (GHz), avec une grande pureté et une meilleure stabilité spectrale.

Ce projet propose de développer une nouvelle technologie de générateurs de fréquences intégrés sur une puce qui est basée sur le concept innovant de l'optomécanique. Le projet de prématuration permettra de démontrer l'utilisation de ces systèmes pour réaliser de futures horloges optomécaniques intégrées pour l'aéronautique, et aussi pour les voitures autonomes. Cette nouvelle approche permettra de répondre aux enjeux et problématiques actuels dans ces domaines.

IMREX

Le projet IMREX a quant à lui pour laboratoire d’origine le Laboratoire d’optique appliquée (LAO – CNRS/École Polytechnique/ENSTA Paris) à Palaiseau. Un projet, porté par Philippe Zeitoun, chercheur CNRS, qui a démarré en janvier 2022.

Le projet IMREX consiste à finaliser un nouveau système d’imagerie par rayons X permettant de réaliser des images en 3 dimensions (3D) en une seule pose contre plusieurs milliers pour les scanners. Cette caméra va réduire très fortement la dose de rayons X qui est aujourd’hui le facteur le plus limitant de l’utilisation des scanners car pouvant induire des cancers ou pouvant détériorer les objets fragiles (vivants ou inertes).

De plus, IMREX ouvre la voie à l’imagerie dynamique en 3D par rayons X avec des résolutions temporelles (0.1s) inaccessibles par scanner. Le projet consiste à pousser le niveau de maturité de deux démonstrateurs réalisés par le porteur de projet et visant des applications en imagerie cellulaire (énergie des rayons X : 0.4 keV) ou biomédical (imagerie du petit animal à 17 keV). Le système fonctionnant à plus haute énergie pourra aussi servir en science des matériaux et en particulier sous contraintes dynamiques (pièces de moteurs typiquement).

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