Quatre bourses ERC Consolidator 2022 pour le CNRS à Paris-Saclay

Le Conseil européen de la recherche (ERC) annonce aujourd’hui les nouveaux lauréats des bourses « Consolidator », qui soutiennent chaque année de nombreux projets de scientifiques en milieu de carrière. Le CNRS est l’institution hôte pour 17 bourses, dont 4 au sein du Cluster scientifique et technologique de Paris-Saclay.

En 2022, le Conseil européen de la recherche (ERC) finance 321 chercheurs et chercheuses en Europe à travers ses « ERC Consolidator grants », pour un montant total de 657 millions d'euros tirés du programme cadre Horizon Europe.

Soutenant le meilleur de la recherche exploratoire dans trois grands domaines – sciences humaines et sociales, physique et ingénierie, et sciences de la vie – ces bourses récompensent des porteuses et porteurs de projets européens ayant obtenu leur doctorat 7 à 12 ans auparavant. Les bourses « Consolidator » (jusqu’à 2 millions d’euros) se situent entre les bourses « Starting » (jusqu’à 1,5 million d’euros et 2 à 7 ans après le doctorat) et « Advanced » (jusqu’à 2,5 millions d’euros et qui visent les chercheurs confirmés). Elles sont attribuées une fois par an pour une durée de 5 ans à des scientifiques issus de tous les pays du monde, mais devant passer au moins 50 % de leur temps de travail dans un pays membre ou associé de l’Union européenne.

« Les bourses ERC Consolidator soutiennent les chercheurs et chercheuses à un moment crucial de leur carrière, en confortant leur indépendance, en renforçant leurs équipes et en les aidant à s'imposer comme des leaders de leurs domaines. Ce soutien leur donne surtout l’opportunité de poursuivre leurs rêves scientifiques. », a commenté Maria Leptin, présidente du Conseil.

Cette année, près de 35 % des bourses ont été accordées à des chercheuses. Au total, 14,4 % des 2222 projets proposés ont été financés et le CNRS présente en particulier un taux de succès de 20 %, sa deuxième meilleure performance depuis 2014 (25 %). Les lauréats, issus de 37 pays, réaliseront leurs projets dans des universités, des centres de recherche et des entreprises de 18 pays européens, notamment l'Allemagne (62 projets), la France (31) et l’Espagne (24).

Les 4 projets lauréats du Cluster scientifique et technologique de Paris-Saclay dont le CNRS est institution hôte sont les suivants :

Projet SPRING

Porté par Carlos Alonso Ramos, chargé de recherche CNRS au Centre de nanosciences et de nanotechnologies1

La conversion cohérente entre les photons micro-ondes et optiques est une solution prometteuse pour transférer des états quantiques entre des processeurs quantiques distants, permettant ainsi le développement de réseaux quantiques à grande échelle. Cependant, la grande différence de fréquence entre les micro-ondes (GHz) et les photons optiques proches de l'infrarouge (200 THz) entrave la conversion cohérente directe. Le projet SPRING permettra de surmonter ces limitations en utilisant l'optomécanique pour connecter deux qubits supraconducteurs.

  • 1C2N - CNRS / Université Paris-Saclay / Université Paris Cité

Projet ReticulOme

Porté par Julien Bouvier, directeur de recherche CNRS à l’Institut des neurosciences Paris-Saclay2

L'exécution de mouvements coordonnés et adaptatifs est la manifestation finale de pratiquement tous les processus cérébraux. Une motricité altérée est d’ailleurs une caractéristique de presque toutes les conditions qui affectent le système nerveux. Le projet ReticulOme apportera de nouvelles informations sur les bases neurales des mouvements, en mettant l'accent sur les neurones dits réticulospinaux.

  • 2NeuroPSI - CNRS / Université Paris-Saclay

Projet FruSA

Porté par Martin Lenz, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique théorique et modèles statistiques3

L'auto-assemblage est crucial pour les cellules car il permet de rassembler des éléments individuels en structures biologiques fonctionnelles comme les protéines. Dans certains cas, des protéines mal assemblées s'agrègent et forment des fibres qui contribuent à l’apparition de maladies. Le projet FruSA s'inscrit dans les recherches de Martin Lenz cherchant à comprendre les principes physiques qui régissent l'auto-assemblage frustré impliqué dans la formation de ces fibres, principes qui restent largement inconnus.

  • 3LPTMS - CNRS / Université Paris-Saclay

Projet Pandora

Porté par Konstantinos Pantzas, chargé de recherche CNRS au Centre de nanosciences et de nanotechnologies

Le projet PANDORA vise à faire converger deux domaines de recherche aux nombreuses applications : l’optique non-linéaire et la photonique intégrée. Cette convergence ouvrirait vers des nouvelles applications, qu’il s’agisse de produire des puces opto-électroniques à faible consommation, des nouveaux composants pour l’ordinateur quantique ou pour la cryptographie quantique.

Retrouvez tous les projets CoG 2022 du CNRS :